THÈME SPÉCIAL: LE GNOSTICISME (du terme Grec “gnose,” qui signifie “connaissance/savoir,” cfr. 1 Tim. 6:20)

I. Le contexte du premier siècle

Le monde Romain du 1er siècle fut une époque de l’éclectisme entre les religions Orientales et Occidentales. Les dieux des panthéons Grec et Romain étaient en mauvaise réputation. Les religions mystérieuses étaient très popu-

laires en raison de leur accent sur la relation personnelle avec les divinités et des connaissances secrètes. La philosophie laïque Grecque était populaire et fusionnait avec d’autres visions du monde. Dans ce monde de la religion

éclectique survint l’exclusivisme de la foi Chrétienne (Jésus est le seul chemin vers Dieu, cfr. Jean 14:6). Quel que soit le contexte exact de l’hérésie, c’était une tentative de rendre l’exclusivisme du Christianisme (Jean 14:6; 1 Jean

5:12) plausible et intellectuellement acceptable pour un plus large public Gréco-Romain. Il est possible que la pensée gnostique ait émané de franges des sectes Juives (exemple: la Secte de Rouleaux de la Mer Morte). Cela peut

expliquer le fait que certains des éléments Juifs dans les livres du Nouveau Testament soient liés au Gnosticisme.

II. Evidence interne de quelques principes de base de l’hérésie dans 1 Jean:

A. un déni de l’incarnation de Jésus-Christ

B. un déni de la centralité de Jésus-Christ dans le salut

C. absence d’un style de vie Chrétien approprié

D. un accent/une insistance sur la connaissance (souvent secrète)

E. une tendance à l’exclusivisme et l’élitisme

III. Le Gnosticisme naissant du premier siècle

A. Les enseignements de base du Gnosticisme naissant du 1er siècle semblent avoir mis l’accent sur le dualisme ontologique (éternel) entre l’esprit et la matière. L’esprit (dieu supérieur) était considéré bon (le bien), tandis que

la matière était intrinsèquement mauvaise (le mal). Cette dichotomie ressemble à celle entre:

1. l’idéal et le physique du Platonisme

2. le céleste et le terrestre

3. l’invisible et le visible. Il y avait aussi une insistance exagérée sur l’importance de la connaissance secrète (mots de passe ou codes secerts qui permettaient à l’âme de passer à travers les sphères angéliques [les éons]

jusqu’au dieu supérieur) nécessaire pour le salut.

4. c’était probablement une influence du Zoroastrisme

B. Il y avait deux forms du Gnosticisme naissant qui, apparemment, logent dans le background de 1 Jean

1. le Gnosticisme Docétique, qui nie l’humanité de Jésus au motif que la matière c’est le mal

2. le Gnosticisme Cerinthien, qui identifie le Christ avec un des nombreux eons ou niveaux angéliques entre le dieu supérieur qui constitue le bien et la matière qui constitue le mal. Cet “Esprit de Christ” est venu habiter dans

l’homme Jésus lors de son baptême et est sorti de lui avant sa crucifixion.

3. de ces deux groupes l’un pratiquait l’ascéticisme (si le corps le veut, c’est le mal), l’autre l’antinomisme (si le corps le veut, fais-le)

C. Il n’existe aucune évidence écrite d’un système développé du Gnosticisme au 1er siècle. Il a fallu attendre le milieu du 2è siècle pour avoir une évidence documentée (voir les Textes de Nag Hammadi). Pour plus d'informations

sur le “Gnosticisme,” voir:

1. “The Gnostic Religion” de Hans Jonas, publié par Beacon Press

2. “The Gnostic Gospels” de Elaine Pagels, publié par Random House

3. “The Nag Hammadi Gnostic Texts and the Bible” de Andrew Helmbold

IV. L’Hérésie Aujourd’hui

A. L’esprit de cette hérésie est présent avec nous aujourd’hui quand les gens essaient de combiner la vérité Chrétienne avec d’autres systèmes de pensée.

B. L’esprit de cette hérésie est présent avec nous aujourd'hui quand les gens mettent l’accent sur la doctrine “correcte” à l’exclusion d’une relation personnelle et d’un style de vie de foi.

C. L’esprit de cette hérésie est présent avec nous aujourd’hui quand les gens transforment le Christianisme en quelque chose d’exclusivement réservé à l’élite intellectuelle.

D. L’esprit de cette hérésie est présent avec nous aujourd’hui quand les gens religieux se tournent vers l’ascétisme ou l’antinomisme comme meilleur moyen de trouver grâce auprès de Dieu.