THÈME SPÉCIAL: LE SERMON SUR LA MONTAGNE (extrait de Matthieu 5; voir en ligne les notes détaillées sur chaque chapitre)

Aperçu Contextuel de Matthieu 5-7

A. Ce sermon a été appelé:

1. “Le Discours d’Ordination de Douze”

2. “La Synthèse de la Doctrine Chrétienne”

3. “La Magna Carta du Royaume”

4. “Le Manifeste du Roi”

L’expression “Sermon sur la Montagne” a été usitée pour la première fois par Augustin (354-430 ap. J.-C.) dans son commentaire en Latin sur Matthieu. L’introduction de cet intitulé dans nos versions modernes de la Bible a com-

mencé avec la version Anglaise de la Bible de Coverdale de 1535 ap. J.-C.

B. “Le Sermon sur la Montagne” de Matthieu 5-7 est peut-être le même que “le Sermon sur la Plaine/le Plateau” de Luc 6. La différence dans les contenus peut être expliquée en comparant les publics ciblés par les auteurs, à savoir

les lecteurs de Matthieu étaient des Juifs Palestiniens, tandis que ceux de Luc étaient des Gentils/Païens. Cependant, les différences étant si grandes, beaucoup de gens pensent qu’il ne s’agit pas d’un même sermon. Les deux ser-

mons pourraient être des exemples des thèmes souvent répétés par Jésus en de nombreux endroits avec des publics différents. Un exemple de cela est la parabole de la brebis perdue; dans Matthieu 18 elle est adressée aux dis-

ciples, mais dans Luc 15 elle est adressée aux pécheurs.

C. Sous l’inspiration de Dieu, les auteurs des évangiles étaient libres de choisir parmi les enseignements et les actions de Jésus ceux qu’ils trouvaient appropriés à leur objectif, puis les combiner de façon non chronologique dans le

but de communiquer la vérité théologique. Voir le livre de Fee et Stuart “How to Read the Bible for All Its Worth,” pp. 127-148. Les évangiles ne sont pas des biographies, ce sont des brochures d’évangélisation et des manuels de

formation des disciples. Matthieu combine les enseignements et les miracles de Jésus en unités thématiques, tandis que Luc rapporte ces mêmes enseignements dans des contextes différents tout au long de son Evangile.

D. La structure du premier et plus long discours de Jésus rapporté par Matthieu est très Juive, peut-être un parallèle structurel conscient de Dix Commandements. Les déclarations/affirmations sont phrases gnomiques, souvent para-

doxales, qui tentent de résumer la vérité et la mémorisation. Thématiquement, elles sont vaguement reliées, mais grammaticalement elles sont distinctes/séparées.

E. Ces enseignements sont l’éthique du royaume ultime destinés à convaincre ceux qui sont perdus et motiver ceux qui sont sauvés. Le public était composé de plusieurs groupes différents: les disciples, les curieux, les malades, les

sceptiques et l’élite religieuse. Des textes différents destinés à des groupes différents (mais les textes ne désignent pas quel groupe est visé).

F. Ces enseignements sont essentiellement une attitude envers la vie ou une “vision du monde” qui est radicalement réorientée vers la foi et l’obéissance à Dieu. Il y a une évidente allusion aux Dix Commandements d’Exode 20 et

Deutéronome 5.

G. Un bon livre qui décrit les méthodes d’enseignement et de prédication de Jésus est le livre écrit par Robert H. Stein, “The Methods and Message of Jesus' Teaching,” Westminister Press 1978.

H. Le but n’est pas de montrer à ceux qui sont perdus comment être sauvé, mais plutôt le mode de vie que Dieu attend de ceux qui sont sauvés. La nouvelle éthique du royaume est si radicale que même les légalistes les plus engagés

qui s’auto-justifient se sentent inadéquats. La grâce est la seule espérance du salut (cfr. Esaïe 55:1-3) et la puissance de l’Esprit est la seule espérance d’assimilation du mode de vie du Royaume (cfr. Esaïe 55:6-7).